Le prix du béton

L’urbanisation transforme les paysages plus vite et plus profondément que l’expansion agricole, la déforestation ou encore l’exploitation minière ! Pour mesurer ces effets sur la biodiversité, une équipe de chercheurs a comparé les communautés de fourmis dans différents milieux urbains et ruraux, en s’appuyant sur des données collectées… par des élèves de Guyane, Martinique et Guadeloupe ! Armés de kits de collecte, les scolaires ont fourni des centaines d’échantillons, identifiés par la suite en laboratoire.

Les résultats sont frappants, illustration concrète de la façon dont la ville rebat les cartes du vivant. En Guyane et Guadeloupe, l’urbanisation entraîne une chute nette des espèces natives et une montée en puissance des espèces « exotiques ». Aucune différence marquée n’a été observée en Martinique par contre. Les chercheurs l’expliquent par la plus faible richesse en espèces natives de l’île et par des introductions historiques qui auraient déjà homogénéisé les communautés. Une espèce invasive se distingue : la fourmi à grosse tête (Pheidole megacephala), redoutable compétitrice qui exclut ses rivales, locales ou importées.


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J. Orivel et al. (2025) Ant communities and urbanization: insights from tropical territories in French overseas regions. Urban Ecosyst 28, 185 (2025).