Les avancées et les réalisations du projet PROGYSAT ont été présentées en septembre dernier au Suriname.

Suivre la pollution en temps réel

Plusieurs chercheurs de la Guyane, du Guyana, du Suriname et de l’État d’Amapa au Brésil collaborent depuis des années pour surveiller la santé et le développement du plateau des Guyanes. Le Projet de coopération Régionale d’Observation des GuYanes par SATellite, PROGYSAT, bénéficie de financements européens pour amplifier cette coopération.

Zoom sur le suivi de la qualité de l’air… aux frontières.
Une partie de l’équipe « Pollution », de droite à gauche, Mabiane Franca, Christophe Charron, Rosuel Lima-Pereira et Marie-Line Gobinddass

S’appuyant sur les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé, la protection de la santé des populations est soumise à des mesures de la qualité de l’air et des seuils à ne pas dépasser.

Actuellement, la principale cause des dépassements des seuils réglementaires sur le territoire n’est pas liée à l’activité humaine. Ils sont la résultante du phénomène naturel et saisonnier que sont les brumes de poussières en provenance du Sahara. L’association ATMO Guyane suit depuis plusieurs années la qualité de l’air en Guyane. Elle a installé des instruments de mesures sur Cayenne, Kourou et Matoury.

Les autres communes, notamment dans les régions transfrontalières, n’étaient pas équipées pour des raisons financières.

PROGYSAT a permis l’installation de capteurs « Atmo Track » à Saint-Georges et à Saint-Laurent pour enrichir les campagnes de mesures effectuées par l’association. Les données générées ont contribué à compléter la base de données de polluants anthropiques (liés à l’activité humaine) et naturels du territoire. L’équipe a pu améliorer le traitement de ces données, notamment statistique. Ils cartographient actuellement les résultats.

Chez nos plus proches voisins, côté Suriname et côté Brésil, il s’agit aussi de vérifier si la réglementation en vigueur est la même qu’en Guyane ou s’ils appliquent des normes qui leurs sont propres.

A terme, les chercheurs visent le suivi en temps réel et/ou différé des polluants !
Les stagiaires « Pollution » de l’IRD, de droite à gauche, Moustapha Gning, Baptiste Rivière et Judith Nabec.

Il dépendra des frontières, du mode de suivi, des types de polluants ou des saisons.

L’équipe a ainsi commencé des travaux de recherche sur les pollutions dans l’eau de pluie, ainsi que sur celles générées par la déforestation et par le changement d’occupation des sols (augmentation des gaz à effet de serre que sont le dioxyde de carbone et le méthane).

Enfin, toujours dans la thématique « pollution », le projet prévoit une cartographie des zones protégées pour faire l’état des lieux en matière de protection et de préservation de la nature dans l’espace amazonien.


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Site Internet de l’IRD en Guyane, porteur du projet PROGYSAT. : www.ird.fr/guyane
Découvrir le projet en vidéos : playlist YouTube.

PROGYSAT bénéficie d’un financement dans le cadre du Programme Européen de Coopération Interreg Amazonie 2014-2020. Prolongé jusque 2022, le programme vise à faciliter l’intégration de la Guyane dans son environnement régional. Avec l'appui des fonds FEDER, il constitue un outil majeur pour la coopération régionale de la Guyane avec les pays voisins de l'Amazonie. Le programme se décline en 4 priorités stratégiques dans les domaines du transport, de l'environnement, de la santé et du développement des entreprises sur le marché régional.