Jusqu’ici tout va bien !

Les écosystèmes sud-américains abritent une biodiversité exceptionnelle, dont potentiellement une grande variété de virus. Pourtant, ces milieux n’ont pas encore été à l’origine de grandes épidémies virales. Des chercheurs, de Guyane, du Brésil et d’Uruguay, avancent plusieurs facteurs pour expliquer ce paradoxe.

D’abord, la colonisation humaine de l’Amérique du Sud est relativement récente. De plus, les migrations successives ont introduit des virus déjà adaptés aux humains, « concurrençant » les virus locaux. La riche diversité des vertébrés et leurs particularités écologiques auraient aussi pu freiner l’émergence virale. De même que les interactions limitées entre l’homme et la faune locale, peu domestiquée. Enfin récemment, les coupes massives et franches de forêts ont presque éliminé les zones de transition entre écosystèmes, dans lesquelles s’adaptent progressivement microbes, vecteurs et hôtes.

Les scientifiques tempèrent néanmoins : la poursuite de la déforestation, couplée aux changements climatiques et à l’urbanisation galopante, pourrait bouleverser cet équilibre fragile.


B de Thoisy et al. (2024) The Risk of Virus Emergence in South America: A Subtle Balance Between Increasingly Favorable Conditions and a Protective Environment. Annu Rev Virol. 2024 Jun 7.