Du nom des riz !

Étudier l’ADN de leurs fèces pour connaitre l’état des populations de félins sur le territoire. Utiliser les moustiques pour avoir une idée de la présence de mammifères, d’oiseaux, de lézards et d’amphibiens dans un milieu donné. Analyser l’eau d’un cours d’eau pour inventorier mammifères aquatiques, semi-aquatiques ou terrestres qui le fréquentent… Il faut parfois être ingénieux pour étudier un sujet difficile d’accès, très vaste ou passé ! Des scientifiques se sont ainsi intéressés aux noms donnés aux différentes variétés de riz cultivées par les communautés marrons.

Au Surinam et en Guyane, les marrons cultivent en effet des centaines de variétés traditionnelles. Les chercheurs ont interviewé 67 cultivateurs de riz. Ils ont collecté plus de 400 échantillons de riz. Ils ont aussi compulsé les informations publiées sur les noms de riz. Ils ont ainsi établi une base de données de 284 noms de riz uniques. Ces noms donnés aux variétés de riz reflètent l’histoire des plantations et de la fuite des esclaves. Ils renseignent sur l’adaptation à l’écosystème amazonien, les contacts avec les étrangers et la diversité des cultures locales. Les noms de riz permettent ainsi de mieux comprendre les liens entre le processus de marronnage, les pratiques agricoles locales et les connexions avec l’Afrique de l’Ouest. L’étude de ces noms de riz peut aider à préserver la diversité culturelle et agricole de ces communautés.

N. Pinas et al. Vernacular Names of Traditional Rice Varieties Reveal the Unique History of Maroons in Suriname and French Guiana. Econ Bot (2023).