Des plantes pour compléter l’arsenal

Le 24 mars 1882, le Dr Robert Koch annonçait avoir découvert la bactérie à l’origine de la tuberculose, le bacille de Koch, permettant ainsi d’envisager de diagnostiquer et de guérir la maladie.

La tuberculose est toujours un fléau.

140 ans plus tard, dont 100 de vaccination et 60 d’antibiothérapie, la maladie respiratoire est toujours un fléau. C’est l’une des dix principales causes de décès dans le monde. En 2019, avant les perturbations de l’accès aux soins liées au COVID, plus de 10 millions de nouveaux cas de tuberculose ont été déclarés dans le monde et environ 1,4 million de décès ont été constatés. La région la plus touchée de France est malheureusement la Guyane avec 25,7 cas pour 100 000 habitants en 2019, soit un taux d’infection 3 fois supérieur par rapport à l’ensemble du territoire.

Mycobacterium tuberculosis, le bacille de Koch responsable de la tuberculose donc, se transmet par voie aérienne quand une personne malade tousse, parle, chante ou éternue…

Un traitement efficace mais lourd.

Fièvre, amaigrissement, sueurs nocturnes et surtout toux prolongée, les symptômes de la tuberculose ne sont pas spécifiques. Il est nécessaire de consulter pour être diagnostiqué avec certitude. Le traitement de la maladie repose sur un cocktail de 6 médicaments et dure de 3 à 6 mois. Correctement suivi, il est efficace.

Le thème de la Journée mondiale de la tuberculose pour 2023 est « OUI ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose ! ». C’est ce qu’espère également l’équipe interdisciplinaire de recherche avec le projet SONATA mené par le Dr Elnur Garayev de l’unité mixte de recherche Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie (IMBE) à Marseille.

De nouveaux médicaments à base de plantes ?

Les scientifiques ont compilé les signalements de plantes pour activité antituberculeuse et références de recours aux plantes médicinales pour soigner la tuberculose dans la littérature. Ils y ont trouvé un total de 12 plantes, non menacées de disparition, et poussant en Guyane.

Les écorces, feuilles et/ou tiges des plantes identifiées sont collectées selon les usages rapportés pour chacune, par une entreprise spécialisée. Les chimistes de Cayenne sèchent et conditionnent ces matières végétales. Les échantillons sont ensuite envoyés au laboratoire « Diversité et Fonctionnement : des Molécules aux Ecosystèmes » de l’IMBE.

Mélanges complexes de molécules, les extraits de plantes seront ensuite fractionnés et analysés chimiquement.

La bio-informatique en renfort.

En utilisant des méthodes de bio-informatique et de modélisation, les chercheurs cherchent à identifier les composés actifs qui peuvent neutraliser la bactérie responsable de la tuberculose. Ils testeront également leur efficacité.

Nous aurons le privilège de suivre leurs progrès sur ce blog ainsi que sur nos réseaux sociaux.

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Le projet SONATA pour « New strategy in the diScOvery of Natural AntiTuberculosis Agents from French Guiana flora » est financé par l’Agence Nationale pour la Recherche (№ ANR-22-CE43-0002-01).