Fourmis au menu

Les fourmiliers, aux longs poils et natifs de nos contrées, et les pangolins, couverts d’écailles et originaires d’Asie et d’Afrique, ont un régime alimentaire à base de fourmis. Bien que très différents et sans ancêtre commun proche, ils partagent des traits caractéristiques : absence de dents, museau allongé, langue proéminente ainsi que des glandes salivaires hyper développées produisant de grandes quantités de salive. C’est un exemple classique d’évolution convergente, c’est-à-dire que ces deux espèces, malgré leur origine différente, ont développé des traits similaires parce qu’elles ont les mêmes besoins.

Des chercheurs ont étudié, dans les glandes salivaires de plusieurs espèces de mammifères, l’expression de différents gènes codant des chitinases, ces enzymes qui dégradent la chitine qui constitue l’exosquelette des insectes. Leurs résultats montrent que fourmiliers et pangolins utilisent différentes chitinases dans leurs systèmes digestifs. Cette étude démontre, au niveau de cette famille de gènes, que l’adaptation des animaux à un régime alimentaire similaire découle de mécanismes moléculaires distincts .


Crédit photo : Kev, Pixabay.

Rémi Allio et al. (2025) Transcriptomic data reveal divergent paths of chitinase evolution underlying dietary convergence in anteaters and pangolins, Genome Biology and Evolution, 2025;, evaf002