Vidéo sentinelle de la plage

Les plages sableuses du territoire sont dans une perpétuelle dynamique notamment liée à la présence ou non des bancs de vase à la côte. Développer des outils pour observer et suivre cette évolution « haute fréquence » fait partie des objectifs de l’Observatoire de la dynamique côtière de Guyane. Pour cela l’imagerie vidéo est une technique relativement éprouvée de part le monde et plusieurs systèmes existent qui diffèrent au niveau de l’acquisition, du traitement, de la bancarisation ou du post-traitement.

Concernant l’acquisition, selon le système choisi, vous pourrez suivre un gros objet par exemple le long de la plage à une distance de 1 kilomètre, ou bien un plus petit mais plus proche en travers de la plage. Vous pourrez prendre l’objet en rafale, ou faire une image moyennée sur un temps d’exposition de 10 minutes. Selon la hauteur du support sur lequel vous mettrez votre caméra, vous couvrirez une surface au sol de quelques centaines de mètres (en travers de la plage ou direction cross-shore) ou quelques kilomètres (le long de la plage ou direction long-shore). Le système étant fixé, vos images seront soit stockées, soit transmises sur un serveur à distance. Un peu comme pour votre smartphone avec 12 ou 128 Go !

Le traitement des images s’est démocratisé lors des dernières décennies, avec des applications très pointues en imagerie médicale et des outils puissants tels que la lecture de plaque d’immatriculation en temps réel. Les applications spécifiques au littoral suivent la même tendance avec des outils développés pour identifier la position du trait de côte, établir un modèle numérique de terrain (MNT) de la plage, caractériser les paramètres de la houle ou encore estimer l’intensité des courants littoraux.

La bancarisation est un élément clé : il s’agit de stocker et traiter d’importants volumes de données acquises chaque jour. Souvent bancarisation et structuration de l’architecture numérique doivent être adaptées pour chaque outil.

Le post-traitement, enfin, s’appuie sur les techniques de photogrammétrie et comporte une ou plusieurs rectification(s) des images ainsi que leur géoréférencement. Pour cette dernière étape (positionnement précis dans l’espace), plusieurs points de contrôle sont relevés à l’installation du système comme cela avait été fait pour le suivi 3D par drone.

Caméra du projet VIMOG – Capture d’écran du 24 mai 2019

Suite à un premier travail de compilation et d’analyse, 2 caméras ont été expérimentées par le laboratoire Géosciences Océan de l’Université Bretagne Sud dans le cadre du projet VIMOG de la Pépinière interdisciplinaire de Guyane (CNRS). Installées sur un mat de 10 mètres de haut sur la plage de Kourou en  2017, cette expérimentation a permis d’identifier le choix du site, l’implantation du système automatisé, sa sécurisation, entre autres, en alimentation électrique et les premiers tests réalisés. Suite à la défaillance des premières caméras, deux autres ont été installées en avril 2019. La bancarisation se fait au moyen d’un mini-ordinateur embarqué qui extrait les images à partir de la station d’enregistrement (caméra), les transforme et les envoie quotidiennement.

Reste la dernière étape d’automatisation de traitements des données. A suivre donc !