©ValorExtr@ct.2019

De la poudre mais pas de perlimpinpin

L’exploitation d’un mètre cube de bois génère 50 % de déchets en Guyane. Ainsi, la filière bois génère environ  30 000 tonnes de connexes par an qui seront à terme totalement utilisés/brulés dans des centrales de biomasse pour la production d’électricité.

Pourtant la composition chimique riche de ces copeaux et sciures permet d’envisager leur valorisation à travers la mise en place d’une nouvelle étape, afin d’extraire les molécules les plus intéressantes, et avant la combustion totale.

Préparer cette nouvelle étape, c’est justement l’ambition du projet ValorExtr@ct porté par le CIRAD.

Le projet avance bien avec le recrutement notamment d’un ingénieur-chimiste pour coordonner la partie technique :

Collecte

Copeaux et sciures sont récupérés auprès de différentes scieries en prenant soin de ne pas mélanger les espèces de bois. Le tout est réduit en une poudre de taille homogène et séchée au laboratoire des Sciences du bois à Kourou.

Extraction

Les poudres de bagasse, d’angélique, sont mises en contact avec de solvants verts (éthanol, eau…), chauffées puis filtrées pour en extraire les molécules d’intérêt. L’évaporation du solvant permet enfin d’obtenir un extrait. Un kilogramme de copeaux fournit, plus ou moins, 50 g d’extrait selon les essences. L’extrait obtenu est composé de molécules appelées « extractibles », résultats de la « course aux armements » des arbres. C’est cet arsenal synthétisé naturellement par les arbres pour se défendre des agressions extérieures qui doit être décrypté.

Décryptage

Connues pour leurs propriétés anti-oxydantes (oxydants=certains composés, tels que des dérivés de l’oxygène, qui sont des puissants perturbateurs voire destructeurs de molécules du corps humain), anti-cancérigènes (agissant sur les cellules cancéreuses qui se développent de manière anarchique) et anti-radicalaires (radicaux : molécules perturbées notamment par l’action du soleil), ce sont les polyphénols qui intéressent les chercheurs du projet ValorExtr@ct. Ils vont être dosés dans chacun des extraits des différentes essences de bois afin de sélectionner les plus performantes.

Ce travail d’analyse est réalisé au Laboratoire des Substances Naturelles Amazoniennes de l’Unité de recherche Écologie des forêts de Guyane, à Cayenne (photo ci-dessus), et dans les laboratoires de Lucas Meyer Cosmetics, au Canada.

Valorisation

Le CIRAD et LMC, l’un des plus grands acteurs du secteur cosmétique mondial, s’intéresseront ensuite à la recherche de propriétés et fonctionnalités susceptibles de trouver des applications dans le secteur cosmétique.


Le projet ValorExtr@ct, coordonné par l’Unité Mixte de Recherche ÉCologie des Forêts Guyanaises (UMR ECoFoG) et porté par le CIRAD, bénéficie d’un financement européen FEDER. Ses partenaires sont Guyane Développement Innovation (GDI) et les laboratoires Bio ForeXtra .

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