L’environnement à cœur

L’Observatoire de la Dynamique Côtière de Guyane a été créé pour améliorer collectivement la connaissance et la gestion du littoral, les communes y ont une place de choix. Rencontre avec une professionnelle impliquée pour la commune de Rémire-Montjoly.

AUGUSTE Amélie Suzanne, 39 ans
Chargée mission environnement
Titulaire d’une maitrise en droit public.
Participe, à la conception, à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques décidées par les élus de la collectivité notamment s’agissant du volet environnement.

Comment décririez-vous votre métier et pourquoi l’aimez-vous?

Être chargée de mission environnement pour le compte de la Commune de Rémire-Montjoly demande de pouvoir : conduire des études scientifiques et techniques globales et sectorielles à partir de diagnostics ; établir des préconisations ; participer à l’évaluation des programmes et actions en faveur de l’environnement à l’échelle communale.
C’est un métier qui allie des déplacements en extérieur (suivis, visites, contrôles, mise en perspective terrain) et un temps en bureau non négligeable pour la rédaction des propositions, de comptes-rendus, de notes et de fiches de suivis diverses et variées. Ces notes explicatives sont à l’attention des élus ou des groupes techniques selon les thématiques.
J’aime ce travail car il demande une grande autonomie et une véritable flexibilité avec parfois des horaires irréguliers quand des visites ou des ateliers à l’attention des habitants sont prévus le samedi ou le dimanche.
C’est également un travail en totale transversalité avec les autres services de la ville : le service culturel par exemple pour la valorisation des patrimoines naturels, la gestion des espaces communaux pour les questions d’équipements ou de logistique, les relations publiques et la communication pour le volet diffusion des informations et vulgarisation auprès du public, l’aménagement et la construction publique pour le volet réglementaire et stratégique…
C’est enfin un métier ludique qui me permet de voir les espaces naturels de la commune sous différents aspects et c’est très plaisant.

« Jaime cette image ! »
Parlez nous de l’Observatoire de la Dynamique Côtière de Guyane.

L’Observatoire est une véritable boîte à outils. Il fait le lien entre le monde scientifique, le monde institutionnel, le monde associatif et le monde économique (professionnels de la pêche et autres). C’est une instance où ces différents mondes se rencontrent, échangent, dialoguent et s’écoutent.

Comment y participez-vous ?

La ville de Rémire-Montjoly est l’un des membres du comité pilotage. À ce titre, la ville est invitée à exprimer ses besoins d’informations scientifiques, d’explications ou de précisions sur certains points. Pendant, les séances COPIL, les communes peuvent présenter leurs projets et aménagements en faveur du littoral via « la Parole aux collectivités ».
L’observatoire permet de traduire l’information scientifique, la rendant exploitable et lisible pour les décideurs. C’est très utile d’avoir cette expertise en appui.
En outre, les données mises en ligne sur le site de l’observatoire sont très opérationnelles comme le « guide : les ouvrages côtiers adaptés au littoral guyanais ». J’ai pu personnellement utiliser ce support lors d’échanges avec les élus de la ville sur l’expérimentation « stabiplage ».

Comment vont les plages de Rémire-Montjoly ?

La Ville est en pleine expérimentation d’un équipement de lutte contre l’érosion littorale sur le secteur des plages de Montjoly-Montravel : STABIPLAGE (sur un linéaire de 160 m). Cet équipement a pour but de favoriser la reconstitution de la dune en stabilisant le stock de sable.
L’expérimentation sur 10 ans permettra d’avoir des données sur le comportement de ce type d’équipement à long terme (impact sur la biodiversité – site de ponte des tortues marines, exploitation des images satellites, suivi photographique, mesures de la dérive du sable dans la cellule sédimentaire, relevés topographiques, modification du trait côte, interaction avec le banc de vase, … etc.).
Les travaux ont été réalisés fin 2017, aujourd’hui nous disposons des deux premières années complètes de suivi (2018-2019).
Ce genre d’expérience permettra à la ville d’avoir des informations pertinentes pour d’éventuels aménagements ou non de son littoral. Dans cette optique, le concours de l’ODyC est intéressant notamment pour la prise en compte de l’impact du changement climatique sur la façade maritime et les enjeux qui y sont associés.

Un message à faire passer aux usagers de ces plages ?

La plage est un espace commun dont nous voulons tous profiter dans de bonnes conditions, aussi : « je repars avec mes déchets.».