Kourou versus Mer : 0-1

Reconstitution 3D de la plage des Roches à l’aide d’un drone. Juin 2019

La plage de la Cocoteraie est sujette aux phénomènes d’érosion et de rotation de plage ou, autrement dit, le sable se fait la malle.

Deux ouvrages ont été construits pour protéger routes et bâtisses en front de mer :

  • Un merlon (ou cordon sableux artificiel) stabilisé par des big-bags remplis de sable a été installé en 2016 par la mairie.
  • Deux « berlinoises[1] » ont été posées par la Simko, en mars 2017 et un en avril 2018, face à la Cité des 205.

Le littoral de Kourou est également sous surveillance, de l’Hôtel des roches au premier kilomètre sud-est de la plage du CSG en passant par la Cocoteraie.

L’observatoire de la dynamique côtière de Guyane (ODyC) publie les résultats de cette surveillance sur l’année 2018.

La position du trait de côte[2] a reculé d’environ 2 m entre novembre 2017 et mars 2018, sur la plage de l’hôtel des Roches et la plage de la Cocoteraie. L’ODyC estime également qu’entre mars 2017 et mars 2018, le secteur a perdu 14 000 m3 de sable, l’équivalent de 5 piscines olympiques !

Quand arrive la saison des pluies en mars 2018, un coup de mer[3] accentue le recul du trait de côte sur les plages et le merlon de la cocoteraie subit de fortes dégradations. Des dégâts moindres cependant, en comparaison de ceux qu’avait occasionnés la tempête pourtant moindre de février 2016. Le banc de vase qui s’installait devant Kourou l’année dernière a en effet protégé la plage.

La plage n’a pas dit son dernier mot.

Quelques mois plus tard en effet, en octobre, les levés réalisés montrent que le secteur est revenu à sa position pré-tempête avec le retour de la saison sèche !

Le rapport de l’ODyC conclut la section dédiée à Kourou avec des analyses qui montrent également la diminution, en 2018, de la profondeur au large de la Cocoteraie, ce qui s’explique par l’envasement progressif du littoral.-


Illustration : Plage de Kourou vu par drone, juin 2019. © F. Longueville. BRGM

[1] Murs de soutènement verticaux constitués de pieux enfoncés dans le sol, entre lesquels des planches sont maintenues par des équerres, érigés afin de retenir le sol.

[2] Il s’agit de la limite entre la terre et la mer qui peut être matérialisée par la limite de la végétation, le pied de l’aménagement si un ouvrage est présent ou encore, en cas d’érosion, le pied de la micro-falaise. Cliquez ici pour en savoir plus.

[3] On appelle Coup de mer les vagues se formant à la suite de tempêtes générées dans l’océan Nord-Atlantique et se propageant jusqu’à la côte. Elles ont une longue période et une grande hauteur significative.