Les fourmis passionnent

Ils étaient 150 jeunes de Saint-Laurent, Kourou, Rémire ou encore Matoury à se rendre pour la 1ère fois à l’université jeudi dernier. Du CE2 à la 4e, ces élèves font partie de ceux qui ont relevé le défi de se mettre « dans la blouse d’un chercheur BiNG » pour étudier ce petit insecte familier voire envahissant : la fourmi.

Les élèves ont appris à reconnaitre un insecte et à identifier une fourmi.

Ce sont les enseignants qui, en octobre dernier, ont inscrit 15 classes. Ils se sont vus remettre des fiches d’activités conçues spécialement ainsi que du matériel d’observation, boites de Pétri et loupe binoculaire.

L’année scolaire touchant à sa fin, les scientifiques en herbe sont venus présenter les résultats de leurs découvertes au campus Troubiran à Cayenne. Maquettes, supports informatiques, exposés, panneaux, posters… toutes les présentations ont été passées en revue par l’équipe BiNG qui s’était déplacée au complet pour l’occasion. Les scientifiques ont été impressionnés par l’investissement et les connaissances des enfants qui ont notamment appris à situer les fourmis parmi les êtres vivants, à connaitre les principales espèces de Guyane mais aussi à repérer, collecter puis identifier des fourmis de leur cour de récréation ou du parking le plus proche.

Les élèves avaient encore de nombreuses questions – « De quand datent les premières fourmis ? » « Peut-on communiquer avec ? », « Pourquoi les étudier ? »… – et les échanges ont été nourris.

Jérôme Orivel, qui porte le projet BiNG*, a ensuite ravi l’auditoire d’anecdotes à propos de quelques-unes des 1001** espèces de fourmis de Guyane comme la fourmi sucre qu’on appelle aussi fantôme car elle est toute blanche, ou la fourmi tortue qui peut planer ou encore la fourmi tac-tac dont les mandibules se referment 2500 fois plus vite qu’un clignement d’œil ! Et alors, imaginez les cris d’exclamation et d’effroi quand le chercheur a parlé des fourmis zombies qui, infectées par un champignon sont dévorées de l’intérieur avant d’être forcées à monter au haut d’une feuille d’où se reproduira le champignon.

La matinée des enfants s’est achevée, comme pour de vrais étudiants, au restaurant universitaire : « On dirait qu’on est dans un film, Maitresse ! ».

Les kits pédagogiques sur les fourmis vont maintenant être répartis dans les différentes circonscriptions de l’académie, dans les CDI, médiathèques… où ils pourront être empruntés par les enseignants désireux de se lancer dans des projets avec du matériel pédagogique « made in » Guyane.


* Le projet BING « Biodiversité Négligée de Guyane : de la connaissance à la valorisation », porté par le CNRS pour l’UMR EcoFoG, est cofinancé par l’Union européenne et le CNES. L’Europe s’engage en Guyane avec le Fonds européen de développement régional.

** Il en existe plus de 15 000 espèces connues dans le monde, soit trois fois plus que toutes les espèces de mammifères réunies. On estime qu’il reste encore 10 000 espèces à découvrir !!

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