Exercices pratiques de contact de langue

Dans un contexte guyanais où une vingtaine de langues sont parlées, qu’elles soient véhiculaires (parlé entre des communautés différentes : français, créole guyanais et le nenge tongo sur le Maroni) ou qu’elles soient vernaculaires (parlé à l’intérieur d’une communauté), les chercheurs mettent en place des expériences pour évaluer les situations de contacts de langue. Une série d’enregistrements a été réalisée à l’école d’Awala Yalimapo durant l’année scolaire 1997-1998 et dans deux situations de communication : la salle de classe et la cour de récréation. Ces enregistrements ont pour thème un jeu (« le dessin caché ») proposé aux enfants du groupe.

Il apparaît que « les filles tendent à employer le français beaucoup plus fréquemment (60%) que les garçons (30%) pour lesquels le kali’na et les formes mixtes apparaissent comme les codes de prédilection (respectivement 40% et 20%, contre 30% pour le français) ». En revanche dans la cour de récréation, les résultats ne sont pas identiques ce qui n’est pas sans poser de questions sur la juxtaposition des langues et qui permet d’envisager de nombreux travaux autour de ces questions et du cadre théorique qu’on peut en déduire.

S. Alby (2005) Une approche bilinguiste du contact de langues Discours bilingues d'enfants kali'na en situation scolaire. TRACE 47, Junio / Juin 2005, págs. 96-112, CEMCA, México