VIH : qu’est-ce qui circule dans la région ?

Le Virus de l’Immunodéficience Humaine de type 1 (VIH-1) a la capacité d’évoluer très rapidement en accumulant au cours du temps des mutations dans son code génétique (sa séquence). De ce fait, sur la base de leur séquence, les souches de VIH-1 sont classées en sous-types ou formes recombinantes. Certains de ces sous-types peuvent avoir une répartition géographique assez restreinte ou au contraire être très répandus.

L’analyse[1] de plusieurs centaines d’échantillons de Guyane et du Suriname a permis d’en apprendre plus sur les souches virales de VIH-1 circulant dans la région. Le sous-type B y est majoritaire (plus de 90% des souches identifiées) et plus de la moitié des séquences de sous-type B appartiennent au sous-type B « Caraïbes »[2]. L’étude montre aussi que les épidémies de VIH-1, chez notre voisin et nous, sont fortement liées : elles découlent en majeure partie de la propagation de souches virales probablement introduites entre le milieu des années 1970 et le début des années 1990. Les résultats générés permettent également d’identifier des chaînes de transmission avec leur point de départ. Des précisions telles qu’elles doivent permettre d’affiner les stratégies de lutte contre l’épidémie.

[1] L’analyse, dite génotypique, d’un échantillon de sang décrit le sous-type auquel le virus du patient appartient.
[2] Les souches de sous-type B se distinguent encore en sous-type B « pandémique » que l’on retrouve dans les Amériques, en Europe occidentale, en Australie et au Japon et en sous-type B « Caraïbes » dont la répartition géographique est plus restreinte.
Bello G. et Al. (2018) The HIV-1 Subtype B Epidemic in French Guiana and Suriname Is Driven by Ongoing Transmissions of Pandemic and Non-pandemic Lineages. Front Microbiol. 2018 Jul 31.