IPG. S.LAcoste.2017

Améliorer la santé des populations

Que se fait-il dans le domaine de la recherche en santé dans notre département ? C’est la question à laquelle ont répondu les chercheurs lors du 1er Forum de la Recherche et de l’Innovation en avril dernier à Cayenne.

Cette recherche a plusieurs objectifs, le principal étant d’améliorer la santé des populations.

Les sujets de recherche ne manquent pas et s’étendent des maladies transmises par les moustiques dont nous souffrons comme les ¾ de l’humanité, à celles que nous communiquent les autres mammifères ou encore aux infections sexuellement transmissibles.

Tout cela est étudié suivant différentes approches, de la plus petite échelle (virus, bactérie, microbe, …) en passant par l’étude des moustiques, des remèdes issus de la pharmacopée traditionnelle, des épidémies, jusqu’à écologie de la santé. Dans ce dernier exemple, on s’intéresse aux animaux ou à l’environnement pour mieux comprendre et lutter contre ces pathologies.

D’autres pathologies sont également scrutées scrupuleusement, comme les envenimations par la faune sauvage, mais aussi la papillonite[1], les maladies génétiques comme la drépanocytose, les cancers, les intoxications (plomb, mercure, Paraqual) ainsi que les maladies cardiovasculaires.

Concrètement cela donne des projets de recherche opérationnels, comme par exemple sur le paludisme. En diminution il y a quelques années, les cas de cette parasitose sont depuis 2017 en pleine explosion. Plusieurs études sont en cours : depuis 6 mois du côté de Saint-Georges une recherche directe de traces du paludisme est réalisée au sein de la population alors qu’un autre projet vise à lutter contre le paludisme directement dans les foyers en forêt.

Dans un autre domaine, la Guyane est le fer de lance de la recherche contre l’histoplasmose, un petit champignon qui déclenche des problèmes pulmonaires se révélant dans certains cas, comme chez les malades du SIDA, extrêmement graves. Nos chercheurs travaillent sur cette thématique depuis 20 ans et ont progressivement démontré aux chercheurs des pays voisins le problème de santé publique qu’elle représentait permettant ainsi la mise en place de consortium de recherches dédiées.

La recherche en santé s’épanouit localement grâce aux médecins et chercheurs, aux réseaux auxquels ils appartiennent, à ceux qu’ils tissent sur le sous-continent, aux fonds Européens dont le Feder qui contribuent à financer des équipements importants – un bâtiment de 500 m2 dédié à la recherche sur les vecteurs (insectes, mammifères), plusieurs laboratoires de haute sécurité de type P3 pour isoler et travailler sur des virus pour n’en citer que quelques-uns- ainsi qu’à l’Université de Guyane qui fournit aujourd’hui plus de la moitié des étudiants en thèse qui planchent sur ces sujets. Les résultats générés contribuent à la connaissance locale bien évidemment mais aussi mondiale.-

[1] Affection cutanée provoquée par les poils urticants de certains papillons.