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Qui suis-je ?

Adulte, je mesure de 17 à 19 cm, j’ai une envergure de 43 à 52 cm et je pèse de 28 à 69 gr Et je peux vivre environ 10 ans.

Ma tête et mon dos sont de couleur brune, mon cou et mon ventre sont blancs. J’ai un collier noir de la gorge jusqu’à la nuque. Mon front est bordé d’une ligne noire qui part de mon bec jusqu’à l’arrière de l’œil.

J’appartiens à la famille des limicoles. Ma famille ne compte pas moins de 216 espèces et raffole de marécages, zones humides de l’intérieur des terres et des rivages marins… En même temps « limicole » vient du latin limus c’est à dire « limon », « boue ». Grâce à mes petites pattes et mon long bec, je me nourris des petits invertébrés vivant dans la vase.

Si je niche dans la toundra Arctique en Alaska et à travers le Canada, je connais bien vos côtes, particulièrement celles de l’Ouest, qui sont une étape cruciale lors de ma migration postnuptiale (d’août à octobre), mon hivernage (de novembre à février) et ma migration prénuptiale (de février à mai) vers le sud.

Charadrius semipalmatus (c)MichelGiraud-Audine. gepog.org
Charadrius semipalmatus (c) Michel Giraud-Audine gepog.org

Vous avez deviné maintenant ? Je suis…, je suis… Je suis un oiseau, un oiseau migrateur. Je suis le Pluvier Semipalmé au Québec, ou Gravelot Semipalmé en France, alias Charadrius semipalmatus pour les scientifiques du monde entier.

Notez que vous m’avez peut-être déjà vu avec mes « cousins » le Bécasseau, le Bécasseau minuscule, Bécasseau sanderling et Tournepierre à collier (Arenaria interpres) sur les rochers nus des îles du Connétable. Nous sommes des milliers à nous y reposer parfois en attendant la marée basse et l’accès aux bancs de vase et aux vers, crustacés et insectes dont ils regorgent.

En traversant ainsi vos belles plages, j’ai éveillé l’intérêt des chasseurs de virus et depuis un peu plus d’un an, je fais l’objet d’un suivi particulier[1]. Remarquez, je les comprends : ils veulent savoir si j’héberge des virus potentiellement transmissibles à l’homme parmi lesquels les tristement célèbres virus de la grippe et de West-Nile. Eh oui, nous sommes tous égaux face au fléau des moustiques, et les espèces qui vous piquent, s’attaquent aussi à nous !

[1] Dans le cadre du projet BirDiV (Birds and Diversity of Viruses) financé par les fonds européens FEDER