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Destination recherche à l’Université de Guyane

Qu’est-ce qui fait qu’une jeune médecin brillante, passionnée par les nouvelles technologies et la recherche sur les maladies tropicales, qui a déjà travaillé sur la tuberculose, le SIDA ou Ebola choisisse de faire sa thèse à l’Université de Guyane plutôt que dans un prestigieux laboratoire New-Yorkais ? Et surtout, outre de la fierté, que peut en retirer l’Université ?

Soushieta Jagadesh a étudié la médecine dans le sud de l’Inde d’où elle est originaire. Elle se pique d’intérêt pour les maladies infectieuses et poursuit ses études dans le cadre d’un Master spécialisé en Angleterre. Son stage, au cours duquel elle va suivre l’épidémie d’Ebola en Sierra Léone en Afrique de l’Ouest, conforte son idée de poursuivre sa formation à la recherche par une thèse. Plusieurs offres publiées sur le site findaphd.com retiennent son attention dont une proposition en Guyane qui combine nouvelles technologies avec étude de la transmission des maladies émergentes. Soushieta a un bon dossier, mais ils sont plus d’une centaine de candidats à postuler : elle a plusieurs entretiens, est choisie et accepte l’offre.

©S.Jagadesh
© S. Jagadesh

Sous co-tutelle de l’Université de Guyane et de l’Institut de Recherche et de Développement, Soushieta va étudier l’émergence et la propagation de maladies infectieuses en Guyane. Elle s’intéresse en particulier à la leptospirose, à la dengue, au zika et au chikungunya, 4 maladies qui ont émergé dans le département au cours des dernières années. Il y a de nombreuses données disponibles et à analyser : « nous espérons pouvoir nous en servir pour comprendre quels facteurs favorisent l’émergence de ces maladies ou leur propagation, comment et pourquoi. L’objectif est de les cartographier, de développer un modèle prédictif pour éradiquer ou au moins contrôler ces maladies. »

La Guyane est la région tropicale idéale pour développer ce type de travail : il existe un système d’adressage plus que correct et de nombreuses données telles que la localisation, le nombre de cas, les facteurs socio-économiques, les conditions météo…. sont recueillies et archivées. Par ailleurs, si le nombre de chercheurs résidents n’est pas très important, ils partagent en général une grande ouverture d’esprit et ont l’habitude de collaborer de façon interdisciplinaire : ils travaillent pour un objectif commun. C’est une démarche, qui bien qu’elle semble logique, n’est pas toujours évidente.

Soushieta Jagadesh va donc faire beaucoup de statistiques, c’est-à-dire des maths, pour développer sa compétence en « biogéographie » et un modèle prédictif. Elle aura l’occasion de participer à des conférences internationales pendant sa thèse, de publier ses résultats également, ce qui contribuera à la renommée de l’Université de Guyane.

Sa thèse en poche, la jeune médecin désire s’investir dans le contrôle des maladies infectieuses dans les pays tropicaux. Elle sait qu’elle devra faire un post-doc, au moins un, avant de trouver un poste…. Autant d’organismes, de laboratoires qui entendront parler de l’Université de Guyane et de la recherche innovante qui s’y développe, à travers sa nouvelle ambassadrice.

Au-delà de ses spécialités tant en formation qu’en recherche, de ses partenariats… la force d’une université réside aussi dans son attractivité. L’exemple de Soushieta, l’une de ses 17 doctorants, est parfait dans ce sens.

Photo de couverture : bibliothèque de l’Université de Guyane – ©Université de Guyane