Un travail de fourmi

Le territoire fait l’objet de nombreux inventaires de la biodiversité, photos de la variété d’un groupe d’organismes vivants en des temps et lieu donnés.

S’il existait déjà des inventaires pour des groupes d’insectes bien étudiés tels que les papillons, les abeilles et les coléoptères, aucune liste exhaustive n’avait encore été produite pour les espèces de fourmis de Guyane.

Des scientifiques ont compilé les données de 165 articles scientifiques, quatre bases de données en ligne, trois collections myrmécologiques, ainsi que de travaux de terrain et d’enquêtes non publiées.

659 espèces !

Le saviez-vous ?
Les très agressives fourmis rouges (ou fourmis feu) sont originaires des Guyanes ! Elles élèvent souvent des pucerons et des cochenilles pour leur miellat. Une espèce proche a été introduite aux États-Unis et a envahi une bonne partie du pays provoquant plusieurs millions de dollars de dégâts par an !
Autres ennemis publics des jardins de Guyane, les fourmis manioc ne mangent pas les feuilles qu’elles coupent, mais les utilisent pour cultiver un champignon dont elles se nourrissent.
Ces deux espèces appartiennent à la sous-famille des Myrmicinae qui compte 314 espèces rien qu’en Guyane.

Ils ont recensé un total de 659 espèces et sous-espèces valides appartenant à 84 genres et 12 sous-familles, parmi lesquels 3 genres de fourmis et 119 espèces sont décrites pour la première fois !

La plupart des enregistrements, qui ont permis d’établir cet inventaire, proviennent du littoral plus facile d’accès bien sûr que l’intérieur du territoire. De plus, une grande partie des spécimens sont issus de l’échantillonnage de litière de feuilles. La diversité des espèces de fourmis arboricoles et souterraines reste encore largement sous-explorée.

Loin d’être complet, cet inventaire dépasse pourtant largement le nombre d’espèces répertoriées pour le territoire dans  Antmaps et AntWeb[1].

La Guyane apparaît définitivement comme un hotspot[2] de la diversité des fourmis.

Notons enfin que les photos de la plupart des espèces de Guyane ont été faites dans le cadre du projet BiNG[3] et sont accessibles à tous sur AntWeb.-


[1] Antmaps et AntWeb sont les deux grandes bases de données actuelles répertoriant les fourmis à l’échelle mondiale.

[2] Un hotspot, ou point chaud, de biodiversité désigne une région à la biodiversité à la fois riche et menacée.

[3] Le projet BING « Biodiversité Négligée de Guyane : de la connaissance à la valorisation », porté par le CNRS pour l’UMR EcoFoG, est cofinancé par l’Union européenne et le CNES. L’Europe s’engage en Guyane avec le Fonds européen de développement régional.