Tirer les vers du… sol !

En classification, il existe des espèces qui se distinguent au sein d’un même genre : par exemple, le genre Canis comprend les chiens, les loups, les coyotes, les dingos et les chacals. Il existe en revanche des espèces vivantes qu’il est quasiment impossible de différencier entre elles à l’œil nu : apparence identique, vivant dans des conditions similaires, voisines les unes des autres dans le milieu naturel… au point que tous les organismes semblent constituer une espèce unique. C’est le cas des gros vers de terre ronds, nématodes du genre Caenorhabditis. Comment ses espèces coexistent-elles dans nos sols ?

Pour le comprendre, la plus importante collecte de données de ces vers en contexte tropical a été réalisée : des chercheurs ont récupéré 2865 échantillons de sol ! Ce travail de terrain a déjà permis de décrire deux nouvelles espèces [1] de Caenorhabditis, mais aussi de montrer que si certaines espèces s’installent rapidement sur toute parcelle de terrain « fraîche », il existe au moins une espèce plus rare, plus sélective et fidèle à un micro-habitat. Tous pareils et pourtant tous différents !!

[1] Cette différenciation entre taxons est quand même possible et se fait sur des bases cachées : détails anatomiques discrets, physiologie, biologie moléculaire, reproduction, etc.
C. Ferrari et Al. (2017) Ephemeral-habitat colonization and 
neotropical species richness of Caenorhabditis nematodes. BMC 
Ecol. Dec 19;17(1):43.