Le virus vient du ciel

Parmi les virus sous surveillance dans le cadre du projet BirDiV[1], il y a le virus West-Nile[2]. Mais quel est ce virus ? Pourquoi les chasseurs de virus s’y intéressent-t-ils ?

Le virus West-Nile, transmis à l’homme par une piqûre de moustique, appartient au genre flavivirus au sein de la famille des Flaviviridae qui comprend notamment les tristement célèbres virus de la fièvre jaune et de la dengue.

Si la majorité des personnes infectées ne présentent aucun symptôme suite à une infection, environ une personne infectée sur 5 peut développer une forte fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, des vomissements, de la diarrhée, une éruption cutanée. La plupart de ces malades se rétablisse entièrement, même si fatigue et faiblesse peuvent perdurer plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Une personne infectée sur 150 va, quant à elle, développer la forme sévère qui affecte le système nerveux central – encéphalite (inflammation du cerveau) ou méningite (inflammation des membranes entourant le cerveau et la moelle épinière) et peut laisser des séquelles neurologiques graves ou être fatale.

Ce sont les moustiques, principalement du genre Culex, qui transmettent le virus West-Nile.

Pourtant, les mammifères (comme l’homme et le cheval) ne sont que des hôtes accidentels du virus West-Nile ! Ses hôtes principaux sont les oiseaux migrateurs. C’est après avoir piqué des oiseaux infectés, que les femelles moustiques deviennent compétentes pour la transmission du virus aux humains lors d’un repas sanguin.

Originaire d’Ouganda en Afrique de l’Est, le virus est arrivé en 1999 à New-York. En 10 ans, il s’est répandu sur tout le continent Nord américain. Le virus a été détecté chez plus de 300 espèces d’oiseaux. Quand ils sont porteurs du virus, certains, et principalement les corbeaux et les geais, tombent malades et meurent.

Actuellement, il n’existe ni vaccin pour prévenir, ni traitement pour soigner le virus West-Nile.

On comprend ainsi beaucoup mieux pourquoi les chercheurs du Laboratoire des Interactions Virus-Hôtes de l’Institut Pasteur à Cayenne surveillent sa présence chez les oiseaux migrateurs originaires du Nord du continent américain qui font escale en Guyane lors de leur migration vers le sud ou passent l’hiver sur nos bancs de vase.

[1] Projet financé par les fonds européens FEDER.
[2] Littéralement : le virus du Nil Occidental.