Des gènes et des peuples

L’histoire démographique des populations d’origine africaine du sous-continent a été peu étudiée sous le prisme de la génétique. Des chercheurs s’y sont intéressés, notamment au travers des communautés Marrons de Guyane et du Suriname. Ils ont analysé les gènes de centaines d’individus de part et d’autre de l’Atlantique.

Il ressort de leur étude que les Noirs Marrons ont la plus forte proportion d’héritage génétique africain (~ 98%) et que les afro-descendants du Brésil et de la Colombie sont métissés avec des européens et des amérindiens. Les chercheurs ont même été capables, à partir de leurs analyses génétiques, de dater le métissage européen et de l’attribuer principalement aux gènes paternels. L’étude montre enfin que les Noirs Marrons et les Afro-Colombiens sont génétiquement proches des populations du Golfe du Bénin[1] et de la Côte-de-l’Or[2], alors que les Afro-brésiliens de Rio de Janeiro sont plus proches des populations bantoues du Golfe du Biafra et de l’ouest de l’Afrique centrale.

[1] Le golfe du Bénin (ou golfe de Bénin, ou baie du Bénin), situé dans la zone subéquatoriale de l’Afrique de l’Ouest, est une partie du golfe de Guinée, à l’ouest du delta du Niger
[2] C’est-à dire l’actuel Ghana.
Fortes-Lima C et Al. (2017) Genome-wide Ancestry and Demographic History of 
African-Descendant Maroon Communities from French Guiana and Suriname. Am J Hum 
Genet. 2017 Nov 2;101(5):725-736.