©Aeroprod-Amazonie.2016

Explorateurs de la 3D

Sujette à d’inquiétants phénomènes d’érosion localisés, la plage de Kourou est suivie par drone pour l’Observatoire de la Dynamique Côtière. Les premiers « levés » ont été réalisés en juin 2016. Le drone permet une acquisition rapide de photographies pour réaliser des Modèles numériques de terrain (MNT). Le résultat, une vue 3D assez précise, a été comparé au modèle 3D réalisé en novembre 2015[1] et a permis d’estimer le volume de sable déplacé ainsi que les apports ou départs en sédiments.

Le principe de stéréoscopie

Les drones ne prennent pas des photos en 3D. C’est en utilisant le principe de stéréoscopie – à savoir la prise d’images d’un même objet sous deux angles très rapprochés et qui permet à notre œil de le voir en trois dimensions – que les photos prises par drone vont permettre une reconstitution 3D.

Acquérir les données par drone

Le Phantom 3 de la société Aeroprod® prend des vues de la plage de l’hôtel des Roches et de la Cocoteraie entre le 04 et le 06 juin 2016.

Les spécialistes ont commencé [2] par découper fictivement la plage en tronçons de 400 m sur 150 m. Ils disposent ensuite des espèces de damiers au centre et aux coins de chaque tronçon.

©Aeroprod-Amazonie-2016
Positionnement des cibles pour « repérer » les images

La position des cibles ainsi disposées est mesurée au centimètre près, à l’aide d’un GPS différentiel : cela permettra de « caler » dans l’espace (en x, y et z) les images prises par la suite par le drone à 50 m au-dessus des plages. L’exercice n’est pas aisé au sol : les techniciens doivent se dépêcher de déplacer les cibles et de prendre leurs positions à l’aide du DGPS avant que la marée ne monte !

Et après ?

De retour au bureau, les images sont « traitées ». Photographies d’une surface légèrement arrondie (la Terre est bien ronde), elles seront d’abord ré-aplanies puis calées à l’aide des cibles ou points de référence.

représentation3D©BRGM
Représentation 3D sous forme de nuage de points de la plage de l’hôtel des Roches (©BRGM)

La comparaison des MNT résultants permet enfin d’estimer les volumes déplacés d’une campagne à l’autre. Entre 2015 et 2016, l’endroit le plus impacté par le départ de sable est face à l’avenue de l’Anse avec environ 15 000 m3 de sable parti. Mais à l’échelle de la zone suivie, les résultats montrent que quasiment la totalité du sable s’est déplacée du Nord-ouest vers le Sud-Est.

 

Illustration : ©Aeroprod-Amazonie Juin 2016

[1] En novembre 2015, le modèle 3D de la plage avait été obtenu à l’aide d’un autre instrument : le Lidar.

[2] Le procédé utilisé par la société Aeroprod suit celui développé par un chercheur sur les côtes catalanes (Belon et al., 2015)

Belon R., De la Torre Y., Sibert V., Mouroux X., (2015). Contribution des relevés 
photogrammétriques par drone pour l’analyse de la dynamique côtière. Application 
sur un site de la côte sableuse catalane. Coastal and Maritime Mediterranean 
Conference, Paralia 6p.
Longueville F. et Aertgeerts G. avec la collaboration de Thinon I., Paquet F., 
Morvan S., Bourbon P, Bernard Joseph et Claire Baudon (2017) – Bilan de l’observa
toire de l‘année 2016. Rapport final. BRGM/RP-67090-FR, 80p., 46 ill., 2 ann, 1 CD.